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L'hôpital public... de plus en plus privé

Alors que le plan Hôpital 2007 commence juste à être appliqué, il créé déjà des difficultés supplémentaires dans le fonctionnement des hôpitaux publics, Nicolas Sarkozy a annoncé les grandes lignes d'un nouveau plan. L'objectif annoncé : perfectionner le système de soin par la coordination du public et du privé ; mais objectif réel : transférer progressivement l'action du public sur le privé en vue de sa disparition totale.


Alors que depuis plusieurs années, les personnels des hôpitaux publics (avec à leur tête les CHU) tirent la sonnette d'alarme concernant le manque de moyens humains et financiers, le Gouvernement accélère ses projets de dementellement et de privatisation, répondant ainsi aux volontés globales des néolibéraux. Ceux-ci souhaitent en effet que la santé soit soumise aux lois du marché comme n'importe quel autre secteur. Mis en place par J-P Raffarin en 2004, le plan Hôpital 2007 (cité ci-dessus) prévoyait d'accroitre la coopération public-privé par un investissement à la fois insuffisant et très inégalitaire : sur près de 2 milliards d'euros, 1 milliard est allé à cette coopération, 490 millions au privé et seulement 440 millions au public. Un réengagement massif uniquement tourné vers le public aurait pourtant pu poser les bases d'un rééquilibrage du système. Mais ce n'est pas tout. Désormais le financement des établissements se fait de façon prévisionnelle et non plus sur le bilan de l'année précédente. Ce financement à l'activité risque de mettre de côté les besoins réels des population et d'instaurer un hôpital à deux vitesses préférant mettre l'accent sur les actes les plus lucratifs comme le font déjà les cliniques. Ces cliniques, autrefois gérées par les chirurgiens eux-mêmes, sont désormais rachetées par dizaines chaque année par des groupes internationaux d'investissements et des fonds de pension qui réclament des taux de rentabilité de plus de 20% ! L'hôpital public suit cette ligne car son organisation interne est purement libérale et repose sur la liberté d'organisation et de gestion, comme n'importe quelle entreprise. Enfin, la carte sanitaire a été supprimée. Le secteur de santé repose désormais sur des « territoires régionaux de santé » qui ne distinguent plus public et privé.


Ce plan radical ne semble pas être suffisant pour les libéraux et c'est ainsi que le Gouvernement devrait prochainement en proposer un nouveau sur les bases du rapport Larcher (rendu au mois d'avril). Parmi les principaux points, on voit que la réforme est censée faire des directeurs d’hôpitaux les « patrons » de leurs établissements. Et surtout, elle vise, par un recentrage des missions de l’hôpital public « vers la prise en charge du handicap et du grand âge », à laisser au maximum au privé les interventions chirurgicales lucratives. Et à confier à l’hôpital les missions lourdes et coûteuses. Sans leur donner plus de moyens : l’une des propositions phares du rapport Larcher est la création de « communautés hospitalières de territoire » (CHT). Elles se feraient sur des territoires encore à définir (peut-être les communautés de communes) où les hôpitaux seraient ainsi incités à mettre en commun leurs moyens et fonctionneraient sous la houlette d’un hôpital référent. Cet établissement public de santé, au statut nouveau, serait le lieu des compétences obligatoires (équipe de direction, programmes d’investissements, stratégie médicale, gestion des médecins) et travaillerait en coopération avec tous les établissements locaux.


Ces destructions annoncées ne sont malheureusement qu'une partie des plans de privatisation générale de la santé. Face à cela, nous devons exiger un réengagement immédiat de l'État dans le secteur public, ainsi qu'une remise à plat de tout le fonctionnement du système pour plus de démocratie et pour en sortir totalement le privé.



Max






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